La Pierra Menta, toute une aventure! Episode 1 saison 2
Un week-end=Samedi+Dimanche=48h…
Hey bien pour votre info, on peut faire un sacré paquet de choses en ce laps de temps.
Alors en détail, voici ce qui s’est passé ce week-end, deux jours de taf, plutôt intensifs mais c’est le jeu… (Si vous vous faites chier derrière votre bureau toute la journée et que vous voulez changer de branche, je vous accueille à bras ouverts!! )
Bref, samedi matin, non, parlons un peu du vendredi soir. Comme chaque semaine, Xavier arrive à la coloc. On discute des projets du week-end. Je lui dit qu’il y a des cascades pas trop loin de Grenoble qui sont en condition, potentiellement une un peu raide. Forcément il est chaud. Aïe, c’est la que ça cloche. Je dois partir le samedi midi pour filmer un épisode de Highline Xperiences et lui s’est engagé au près d’un pote pour l’aider sur une animation de dry tooling.
J’ai dit « problème »?? Non, pas du tout. Suffit de partir tôt. Perso, le réveil 4h30 je m’en serais bien passé, mais bon il faut ce qu’il faut. Ce sera donc ma deuxième journée de glace de la saison. Avec tous les projets que nous avons en highline, il faut bien garder la forme pour passer partout et dans toutes les conditions. C’est donc une journée d’entraînement dans le cadre de mon boulot. Dur!
On arrive donc au spot, après 1h30 d’approche. On grimpe, pas ce qu’on avait prévu par ce qu’il fait trop chaud et ça nous paraît dangereux. Malgré ça, ça aura été bien sympa de faire un peu de glace.
Retour express direction Grenoble. Xav se change et repart illico. Je mange, et aide Thibault à préparer le matos pour le soir et la highline du lendemain. Le reste de l’équipe nous rejoins. Nous décollons de Grenoble à 15h, soit avec une heure de retard, comme d’hab…
Nos plans ont été changés à la dernière minute. Le fait de ne pas avoir de carte IGN et de ne pas du tout connaître l’endroit où nous allons n’était pas assez. Au téléphone le gardien nous a prévenu que la route que nous avions repéré n’est pas du tout déneigée… On a dû changer de vallée pour l’accès. ECHEC
On se débrouille tant bien que mal pour trouver la route. Merci les téléphones et la 3G! Malgré les bonnes indications du gardien, nous sommes contraints de nous garer plus tôt que prévu. Sans pneus neige ni chaînes, la route étant gelée, nous ne passons pas. Après délibération du groupe, tant pis, on se gare là et on marche. Heureusement que la lune est quasi pleine, pas besoin des frontales. C’est aussi bien plus simple de se repérer.
On arrive au premier refuge vers 20h, 30minutes d’avance sur le temps prévu depuis la voiture. Nous décidons donc de continuer comme prévu jusqu’au second, plus proche de notre objectif du lendemain.
Jackpot!! Le gardien est là, le refuge est bien chauffé et c’est tout confort, un beau refuge tout neuf. Même en hôtel 4 étoiles ce n’est pas aussi bien! Après 1000m de dénivelé avec les gros sacs, toute l’équipe est heureuse.
Mais autant vous dire que l’approche n’a pas été une partie de plaisir. La fatigue du lever 4h30 s’est fait sentir. La fin fût vraiment rude. Merci encore à Max pour ton aide et tous les autres pour leur soutien, heureusement que vous étiez là!!
Et même au chaud dans le refuge avec plusieurs épaisseurs dont mon énorme doudoune, je n’arrive pas à me réchauffer. J’arrive à peine à manger, juste quelques pâtes, l’équivalent de ce qu’un gosse de 3 ans mangerait. Allez, au lit. Duvet, 3 couvertures, bien au chaud, jusqu’au doux son du réveil quelques heures plus tard… Ah oui, on s’est couchés à minuit et demi, levés 6h.
La décision est prise de me lever tant bien que mal, de filmer la préparation et le départ du reste du groupe puis de rester là. J’en profiterais pour faire les images de higlhine depuis le refuge. Il faut dire que la Pierra Menta est particulièrement belle et imposante de ce point de vue. Ça m’évite aussi au passage un aller-retour pour faire ces images, sans skis, et avec un timing aussi serré, pas évident.
L’approche leur sera pénible et longue. L’équipement de la ligne se fait sans difficulté majeure. J’avais passé plusieurs heures le jeudi à trainer sur Google Images pour repérer au mieux le spot. Et avec la lunette de Nico (le gardien du refuge), je peux suivre ce qu’il font. On communique par téléphone avec Thibault pour éviter de se tromper.
Installation OK.
Thibault met son premier essai. Il traverse la ligne aller-retour sans trop de difficultés. C’est bon, j’ai les images. Je refais mon sac, met les raquettes et c’est parti pour les rejoindre. La neige est au soleil. La traversée pour les rejoindre n’est pas évidente même en raquettes. Ils ont dû en baver le matin avec la neige glacée…
Arrivé à mi-distance, je les appelle pour voir s’ils sont motivés pour aller sur la highline pour que je fasse des images. Je suis placé bien en-dessous d’eux, j’arrive à cadrer la Pierra Menta en entier, autant en profiter. On dit que les photographes sont chiants et exigeants, c’est vrai, je confirme..
Thibault et Max se motivent, les images sont dans la boîte. Il faut repartir et vite. Ils sont à l’ombre depuis plus d’une heure et commencent à se geler. J’arrive enfin à la highline. De là, le point de vue est magique. Un quasi 360°, une vue sur le Lac de Roselend, le Mont-Blanc. Bref, c’est génial!
Ils remettent un peu tous des runs sur la ligne. Le soleil revient enfin et nous permet de rester un poil plus longtemps. La ligne fait 30m. Avec le nombre de passages qu’ils arrivent à faire, je peux facilement me déplacer un peu partout pour avoir le plus d’images possible. Tout le monde commence à être fatigué et à vouloir partir. Thibault met son déguisement. Surprise, vous verrez ça dans l’épisode sur Highline Xperiences.
C’est bon, j’ai ce qu’il me faut. Le reste de l’équipe est content. On démonte et c’est parti pour le retour. Colette part un peu avant nous, elle a froid. Les sacs sont prêts, feu pour la descente, en mode luge sur le cul. Un grand regret, celui de ne pas avoir pris les skis. La neige est relativement bonne et ça nous aurait fait gagné pas mal de temps!
Le retour est long. La fatigue est là même si le physique n’en pâtit pas trop.
C’est là qu’on s’est rendu compte de la longueur interminable de ce chemin. Franchement, si nous avions eu conscience que c’était si long, nous ne serions peut-être pas montés. Du moins pas sans ski de rando.
Enfin, la voiture. Il faut la pousser pour la sortir de la neige. Quelques kilomètres délicats et c’est parti pour la maison!
Ce fût un week-end particulier. C’est notre première highline en haute montagne. Un endroit que nous n’avions vu qu’en photo sur internet. Un lieu réputé dans le monde pour le ski alpinisme, on y est allé faire de la highline. Des journées longues et épuisantes mais qui en valaient la peine.
A la lecture de ce récit, si je n’avais pas précisé que c’est un week-end de travail presque comme les autres, qui aurait su que ce n’était pas juste une sortie entre potes.
Au risque de faire hurler certains qui me liront, c’est mon métier, je l’ai choisi. Enfin, c’est ma passion, être en montagne, découvrir des lieux, des gens. Être dehors, sous tous les temps, n’importe où. C’est ma passion qui me fait vivre. Je ne vis pas pour un métier. Ma vie est mon métier, je m’arrange pour en vivre, en ne changeant pas ma vision de la vie.
Qu’est ce qui vous empêcherai de faire la même chose? Non je ne suis pas riche. Oui je suis heureux. Et je ne le serais pas plus en gagnant 10000€ par mois avec un métier « classique ».
Je ne compte pas sacrifier ma vie pour un métier, ce n’est pas la vie. Il y a de très belles citations à ce sujet, ma préférée est sans doute celle-ci :
« Les hommes… Parce qu’ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils perdent de l’argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils en oublient le présent de telle sorte qu’ils finissent par non vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir… et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. »
Alors VIVEZ!
Pierre, alias « le photographe »